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Cancer/ASCO18: on n’opérera plus systématiquement les cancers du rein et ce sera aussi bien
Depuis quelques années, le mot d’ordre en oncologie c’est « moins c’est mieux ». Ce concept se vérifie avec une étude sur le cancer du rein qui montre qu’un traitement médical plutôt que chirurgical ne pénalise pas les patients dans un grand nombre de cas. C’est une des études majeures présentées à la conférence ASCO à Chicago.
C’est une très longue étude que CARMENA. Conduite par le professeur Arnaud Mejean (HEGP, Paris) elle a duré de 2009 à 2017 et a inclus 450 patients français mais aussi quelques patients britanniques et danois atteints de cancer du rein d’emblée métastatique.
Les patients étaient divisés en deux groupes. L’un des groupes recevait un médicament dit de thérapie ciblée, le sunitinib.
Le second groupe était opéré avec ablation du rein, une néphrectomie et recevait ensuite le traitement par sunitinib.
Cet essai de phase 3 randomisé était une étude de « non-infériorité », l’objectif était de démontrer que le sunitinib seul ne faisait pas perdre de chances aux patients par rapport à l’approche classique chirurgie-sunitinib.
Le suivi médian des patients a été de plus de 4 ans, 50,9 mois.
Et l’analyse a montré que le sunitinib seul n’était pas inférieur à la combinaison chirurgie-sunitinib.
On a même constaté que 50 % des patients traités par sunitinib étaient toujours en vie 18,4 mois après l’entrée dans le protocole alors que ce chiffre est de 13,9 mois pour le groupe traité classiquement.
L’objectif a donc été atteint et le traitement médical s’avère ne pas être inférieur au traitement classique.
Cela signifie t’il pour autant qu’on ne va plus opérer les patients atteints de cancers du rein ?
« Sûrement pas » dit le professeur Mejean « la chirurgie garde toute sa place quand il y a une métastase unique qu’on peut enlever sur le foie ou le poumon en même temps qu’on enlève le rein ». Même chose pour les toutes petites lésions pulmonaires.
D’autre part, le traitement médical fait parfois régresser la taille des métastases ce qui rend possible secondairement un geste chirurgical.
Il faut rappeler que le cancer du rein est majoritairement découvert à un stade très avancé, à l’occasion de saignements urinaires, de la découverte d’une masse lors d’une échographie ou d’une imagerie médicale. A ce stade le cancer a souvent disséminé dans les ganglions lymphatiques, le poumon, le foie ou le cerveau
CARMENA va donc permettre d’éviter certains gestes lourds chez des patients fragilisés par un cancer qui a beaucoup évolué. Enlever un rein n’est souvent pas un geste simple à cause de l’envahissement des tissus voisins, notamment les vaisseaux sanguins.
L’arrivée de nouvelles molécules très efficaces devrait encore conforter les résultats de ce travail.
Avec CARMENA on eput dire que moins ce n’est pas plus mal.
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Bonjour,
Petite coquille en début d’article: il s’agit de l’étude CARMENA.
Merci. Je rectifie
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