Une importante étude française, réalisée auprès des centres de procréation médicalement assistée, donfirme que les spermatozoïdes chez les hommes occidentaux deviennent une espèce quelque peu menacée.
On juge la qualité du sperme sur 3 critères :
La concentration des spermatozoïdes /ml
Le pourcentage de formes anormales
La mobilité
En 17 ans dans les échantillons des banques du sperme français la concentration du nombre de spermatozoïdes par ml a décru de presque 33 %. On est passé de 79 m/ml à 50 M/ml
Le nombre de formes anormales a augmenté de 33 %
Mais on a affaire à des spermatozoïdes plus vaillants puisque le nombre de formes mobiles a augmenté de 4 %.
Cette baisse constaté depuis près de 30 ans en Europe et aux états unis est inquiétante car elle est continue, même si on reste à des niveaux supérieurs à ceux auxquels on sait qu’un sperme a peu de chances de permettre une fécondation.
Pourquoi donc un tel déclin ?
C’est probablement le résultat de l’action de ce qu’on appelle aujourd’hui des perturbateurs endocriniens. Derrière ce mot compliqué se cache un phénomène assez simple. Dans le testicule il y a des cellules qui fabriquent les spermatozoïdes et tout cela est sous influence de la testostérone.
Or dans notre environnement et depuis de longues années nous sommes exposés à des produits qui contiennent des substances proches des œstrogènes, une hormone femelle.
Ces produits on les trouve dans les pesticides, dans les plastiques, les peintures, dans certains textiles. Partout quoi : bisphénol A, PCB etc.
Et ces produits, les femmes enceintes y sont exposés comme tout un chacun et si elles portent un fœtus mâle, un futur petit garçon, les testicules de ce dernier vont se trouver exposés à des hormones femelles qui vont freiner leur développement.
Et ces modifications peuvent, semble t-il entrainer des perturbations qui passent d’une génération à l’autre.
Cela veut dire qu’il se passe vraiment quelque chose de sérieux dans notre environnement et qu’il faut prendre un certain nombre de mesures pour protéger la fertilité des mâles. Et plus que ça sans doute
Référence de l’étude :
Rolland M. et al
Decline in semen concentration and morphology in a sample of 26 609 men close to general population between 1989 and 2005 in France
Human Reproductionjournal. doi:10.1093/humrep/des415
On peut également lire une bonne synthèse ICI
Bonjour JD
Heureusement, tu écris que cette baisse est « probablement » due aux perturbateurs endocriniens. A ma connaissance, nous n’avons aucune preuve de la relation de cause à effet. Le port de pantalons plus moulants, augmentant la températures des testicules, pourrait aussi bien être incriminé.
J’ai aussi une hypothèse rigolote et pas plus fantaisiste que les phytoestrogènes et les pesticides : la mise à disposition simple et immédiate de films pornographiques par internet depuis 10 ans pourrait augmenter significativement la fréquence de la masturbation chez l’homme. Or nous savons que le testicule a besoin d’un temps de repos pour fabriquer des spermatozoïdes en nombre et en qualité suffisante.
Je suis sûr que je trouverais une superbe corrélation entre la disponibilité d’une liaison à haut débit et les anomalies du sperme 🙂
Cela dit, à titre personnel, je consomme de plus souvent des produits bio, quitte à y mettre le prix, car j’ai la chance de pouvoir me le permettre.
En épidémiologie le lien de causalité est quasiment impossible à prouver. Mais l’idée d’une association est plausible ajoutée à d’autres facteurs.
docteur j,ai 77 ans et je n,ai plus de spermatozoides pour quel raison peut etre l,age ? merci de votre reponse..
Vous souhaitiez faire un enfant ?
Merci de diffuser ce type de message ! L’information à la population est bien utile, quand on sait le pouvoir de l’industrie chimique ! Chacun doit savoir pour ne pas tomber trop facilement sous la coupe des pesticides et produits en tous genres dans ses achats…
Végétarien de naissance depuis 1934 j’observe une augmentation continue de la nourriture d’origine animale et à même temps une diminuation de la fertilité masculine. Cette observation par des non-végétariens se bloque sur le tabou de penser que la faute pouvait se trouver dans leur nourriture. Moi, personellement, j’étais comparé avec les autres toujours super-fertile et à l’age de cinquante ans je n’avais pas la moindre problème à mettre ma deuxième femme de 27 ans enceinte malgré qu’elle était opéré d’une ovaire et n’avait jamais été enceinte dans sa mariage de sept ans avec un jeun carnivore.
Cher Dr Flyzaquier,
Etant une specialiste de la reproduction humaine dans le domaine de la génétique à l’APHP je me permets de vous signaler qu’il est inexact comme vous l’avez indiqué oralement aux informations de France 2 de dire que la fertilité masculine est en baisse.
C’est le nombre de spermatozoides et leur qualité qui baisse mais on est encore très largement au dessus des critères definissant une possible baisse de la fertilité chez un individu ou une infertilité.
Ceci pour ne pas inquiéter les auditeurs.
Bien cordialement,
Pr Micheline Misrahi
Madame,
je pense que ce à quoi vous faites allusion a été dit dans le lancement du sujetpar la présentatrice mais pas par moi. Je sais que 50millions/ml est très supérieur à 20M/ml. J’ai dit, en revanche, que si la baisse continuait on pourrait un jour rencontrer des problèmes