Une confirmation et une innovation : deux molécules pourraient changer la vie des femmes avec des cancers du sein et de l’ovaire disséminés.
La confirmation vient d’un produit déjà largement utilisé dans divers cancers : le bevacizumab, commercialisé sous le nom d’Avastin®. Cette molécule va freiner l’irrigation de la tumeur en la privant de nouveaux vaisseaux sanguins et provoquer son asphyxie. Une étude internationale a cherché à vérifier si, chez des femmes atteintes de cancer de l’ovaire évolué, c’est-à-dire ayant disséminé dans l’organisme, le bevacizumab pouvait avoir un rôle bénéfique.
Pour cela, l’étude a consisté à répartir des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire avancé, notamment avec des métastases, en trois groupes : l’un recevait un traitement par chimiothérapie classique sans bevacizumab, un deuxième avait chimio et bevacizumab et une troisième branche était semblable à la seconde mais avec, en plus, un traitement d’entretien par le bevacizumab seul.
Cette troisième branche a montré un bénéfice réel puisque le risque de rechute a été réduit de 28 % par rapport aux deux autres modalités de traitement.
Une information importante quand on sait que ce risque de rechute est relativement fréquent dans le cancer de l’ovaire et qu’il a un impact important sur la qualité de vie des patientes.
Quand on sait que les deux tiers au moins des cancers de l’ovaire sont diagnostiqués à un stade déjà avancé, on peut penser que le bevacizumab intégrera rapidement la prise en charge standard des femmes atteintes de ce cancer.
L’innovation concerne le sein et vient du fond des mers. C’est une éponge de la famille des halichondries qui a donné naissance au composé sur lequel repose une nouvelle chimiothérapie : l’eribuline.
Cette molécule a été testée chez des femmes souffrant d’un cancer du sein métastatique qui avaient déjà reçu des traitements multiples sans effet sur la progression de la maladie.
Comparé aux traitements de référence, le nouveau composé a permis d’augmenter de 23 % l’espérance de vie de ces femmes sévèrement touchées au prix d’effets secondaires relativement modérés.
Ce médicament a un mode d’action particulier. Il vise à entraver la division des cellules cancéreuses en les empêchant de bâtir l’échafaudage nécessaire à cette division.
A une époque où la recherche se concentre sur les thérapies ciblées, il est un peu surprenant de voir un composé de chimiothérapie classique être ainsi étudié. Mais cela ne peut que bénéficier aux patientes qui sont en échec thérapeutique, même s’il n’y a rien de miraculeux à attendre de ce produit. Mais les quelques mois de vie supplémentaires ainsi conférés peuvent être d’une grande importance pour la patiente et ses proches.
L’autorisation de mise sur le marché de l’eribuline pourrait intervenir dans les prochains mois
Références des études :
R. Burger et al.
Phase III trial of bevacizumab (BEV) in the primary treatment of advanced epithelial ovarian cancer (EOC), primary peritoneal cancer (PPC), or fallopian tube cancer (FTC): A Gynecologic Oncology Group study.
Abstract n°: LBA1
C.Twelves et al.
A phase III study (EMBRACE) of eribulin mesylate versus treatment of physician’s choice in patients with locally recurrent or metastatic breast cancer previously treated with an anthracycline and a taxane.
Abstract n°CRA1004
je fonde beaucoup d’espoir avec eribuline pour le cancer métastatique triple négatif que je combat présentement depuis un an et 9 mois et j’ai des métastases aux os et au foie , j’espère de tout coeur que cette chimio me donnera quelques mois de plus de vie ! Merci!
Je vous souhaite beaucoup de courage pour continuer cette bataille. Beaucoup de choses avancent dans la connaissance du ´triple négatif’. Tenez bon !
Merci pour tous ces articles qui relaient l’ASCO10… Les progrès sont bien réels, la recherche avance vite, même si la maladie aussi.