Quatre fois plus d’hospitalisations en réanimations que pour la grippe saisonnière, mais une mortalité moindre qu’attendue, le bilan de la première vague de la grippe A(H1N1) apporte des éléments d’informations utiles pour la suite.
Le virus A(H1N1) aura, à ce jour, conduit 1330 personnes en réanimation ou dans les unités de soins intensifs, un taux de gravité quatre fois plus élevé que lors des épisodes de grippe saisonnière. C’est ce qui ressort des chiffres présentés lors de la journée scientifique de la Société de pathologie infectieuse de langue française, la SPILF, qui se tient ce vendredi à Paris.
Le nombre de décès directement imputables à cette grippe est, à ce jour, de 308 cas, soit 23 % des patients admis dans les services de réanimation.
Autre information, 20 % de ces patients n’avaient aucun facteur de risque connu.
Autres particularités de cette première vague, le nombre de femmes enceintes concernées, 66 dont 40 menaient une grossesse sans problèmes. On a constaté 3décès chez ces jeunes femmes.
L’obésité, en premier lieu l’obésité morbide avec un indice de masse corporelle supérieur à 40, a également constitué un facteur de risque inhabituel par rapport à la grippe saisonnière.
Au total, deux tiers des décès sont survenus dans la tranche 15-64 ans et 3 % chez les moins de 1 an. Des chiffres là encore totalement différents de ce qu’on voit en période de grippe saisonnière.
La tranche d’âge des 65 ans et plus a été sous-représentée en nombre de cas, mais la mortalité y a été forte.
Concernant l’ampleur de l’épidémie, la vague que nous venons de subir a présenté les mêmes caractéristiques qu’une grippe hivernale, avec, environ, 4 à 6 millions de cas symptomatiques et 11 à 14 millions de cas asymptomatiques.
L’épisode de septembre, qui avait vu un nombre de consultations très élevé pour syndrome grippal semble, en fait avoir été causé par d’autres virus respiratoires, en particulier le VRS, virus respiratoire syncitial.
Le taux de transmission, dénommé R0, a été revue à la baisse. Il est estimé entre 1,2 et 1,5, en dessous, du 1,6 à 2 évoqué sur la base des premières données en début d’épidémie.
Au total donc, on estime qu’entre les personnes vaccinées, 5,75 millions, les cas asymptomatiques et les personnes ayant une immunité contre ce virus (personnes nées avant 1957), 17 à 30 % de la population française est aujourd’hui immunisée.
La conjonction de ce chiffre et du taux de transmission plus bas que prévu laisse penser aux spécialistes que la deuxième vague de l’épidémie devrait ne pas être très différente de la première, à la condition, bien sûr, que le virus ne subisse pas de modification génétique.
Cette deuxième vague est attendue à l’automne et devrait donc être modérée.
La seule certitude c’est que le virus A(H1N1) sera le virus prédominant de la saison grippale hivernale.
GRIPPE SAISONNIERE : UNE EVALUATION DE LA MORTALITE
Selon des chiffres non encore publiés, la mortalité indirecte en rapport avec la grippe saisonnière serait de 6500 cas environ.
Il s’agit de décès qui ne peuvent être directement imputés aux virus grippaux, mais qui sont le résultat de formes aggravées de pathologies chroniques, comme des bronchites chroniques obstructives ou des insuffisances cardiaques.
Il n’existe actuellement aucun chiffrage de la mortalité directement liée aux virus saisonniers.
Il est donc difficile et hasardeux de faire des comparaisons entre les deux types de grippe, d’autant qu’elles provoquent des formes graves dans des populations différentes en age et en facteurs de risque.
ACTUALISATION AU 11/08/2010
L’OMS a annoncé hier la fin de la pandémie liée au virus A(H1N1). Cela ne signifie pas pour autant que le virus a disparu.
Il est désormais considéré comme un virus saisonnier présent dans notre environnement.
Il faudra donc continuer à le surveiller, notamment concernant l’apparition de mutations.
Pour un bilan complet de l’épidémie 2009-2010, on peut consulter en accès libre le document de l’Institut national de veille sanitaire du 29 juin 2010.
REPONSE A S :
Les virus passent leur temps à échanger du matériel. Il y a diverses souches de virus saisonniers et toutes les combinaisons sont imaginables pour peu que ces virus cohabitent et puissent trouver un hôte intermédiaire comme le porc, par exemple, le sul capable d’accepter des virus d’origine humaine et aviaire.
Bonjour, dernière question/vérification de compréhension : les deux souches du virus de la grippe (A et saisonnière) peuvent donc muter; mais elles peuvent aussi se croiser et créer une nouvelle souche à elles deux, non ? Merci
REPONSE A S :
Je n’aurais pas dit mieux !
En ce moment, la grippe A fait elle encore des malades ? J’imagine que oui, mais dans une quantité minime.
REPONSE Suite :
On regarde, à partir de prélèvements sanguins, la proportion de l’échantillon qui présente des anticorps contre le virus.
On en déduit une valeur de prévalence avec une « fourchette ».
Merci de la réponse. Pourriez-vous éclairer ma lanterne sur la définition et le contenu des « études de séroprévalence » et la manière dont on les effectue ?
REPONSE A PAS DANS LE SENS DU POIL :
Pour répondre à votre remarque, je précise que ces chiffres sont des extrapolations obtenues à partir d’études de séroprévalence.
La grippe, siasonniè-re ou pandémique, se caractérise par une proportion non négligeable de formes asymptiomatiques pouant, parfois,se limiter à un simple nez qui coule.
Mon précédent message : lire en dernière ligne « symptôme » et non « symtôme ». On ne sait jamais !…
Aujourd’hui, 30 mars 2012, au JT de 13 heures sur France 2, on annonce de façon péremptoire -bien sûr, si j’ai bien entendu et surtout compris- que la grippe A (H1N1) a été subie, en France, par 14 millions de personnes qui "l’ont eue sans le savoir". Quelles sont les méthodes d’investigation permettant d’aboutir à cette conclusion, alors que les "intéressés" eux-même n’ont eu pas eu la perception d’un quelconque symtôme ?
REPONSE A SEVERINE :
Quel démenti ? Dès le mois de septembre, quand les études ont été publiées , nous avons dit que les formes graves seraient rares mais qu’elles seraient particulièrement sévères.
c’est ce que ces chiffres montrent.
En France, 3 femmes enceintes sont mortes de la grippe A. Cela ne vous semble peut-être pas grand chose. personnellement, cela me choque.
Plus de soixantes femmes enceintes en réanimation c’est énorme, mais si vous d pen,sez que c’est banal, alors !
REPONSE A S :
Les mutations minimes se produisent de façon permanente. Les grosses muations, celles qu’on craint et qu’on appelle « cassure » sont totalement aléatoires et non rythmées par les saisons.
Bonjour, y a t il une période pendant l’année pendant laquelle le virus de la grippe (H1N1 ou saisonnière) mute "préférentiellement" ? Sait-on combien de fois le virus de la grippe mute chaque année ?
Merci
S.
Heureuse qu’un démentis arrive enfin dans le journal de France 2, après le tapage de cet hiver concernant la fameuse grippe A…
A-t-on évalué les effets de l’angoisse provoquée par la crainte d’attraper ce virus et d’en mourir, à force d’écouter les informations???
A-t-on évalué les effets sur les enfants nés après que leur mère enceinte ait « bénéficié de toute urgence des bienfaits de ce vaccin »???
Concernant les revenus du laboratoire ayant fabriqué ce vaccin, nous savons déjà qu’il a été sortit d’affaire grâce aux bienfaits de ce fameux vaccin… (source: votre journal!!!)
Heureuse donc, de ne pas m’être faite vaccinée lorsque j’attendais mon fils, ni ensuite…
Bien à vous
Séverine