DDouche froide pour les vaccins, un peu de réconfort en matière de nouvelles molécules, c’est le menu de cette première journée à Boston
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John Mellors, l’un des coprésidents de la Conférence l’a dit tout de go : il ne faut pas s’attendre à l’arrivée d’un vaccin préventif du sida avant encore de très longues années.
L’extraordinaire complexité avec laquelle ce virus se joue des défenses de la cellule (voir le billet du 10 janvier 2008) n’arrange pas la vie des chercheurs.
Pas plus d’optimisme non plus vis-à-vis des « vaccins thérapeutiques », ces produits censés doper l’immunité des patients en reconstituant des familles de cellules de défense.
Pr John Mellors
Alors on se tourne vers les espoirs de nouvelles molécules capables d’interférer avec le virus.
Ce dimanche, Barry Zingman (Centre médical Montefiore, New-York) a présenté les résultats à 48 semaines d’un essai comparant le Vicriviroc à un traitement traditionnel par trithérapie.
Le Vicriviroc appartient à une nouvelle famille appelée « antagoniste CCR5). Derrière ce nom barbare se cachent des molécules capables de bloquer la porte par laquelle la plupart des virus HIV, 65 % environ, entrent dans les cellules. CCR5 est, en fait, un récepteur, une sorte de port auquel le virus vient se lier. L’autre port est appelé couramment CX4.
Le Vicriviroc a été étudié à deux dosages différents, 20 et 30 mg, et donné une fois par jour associé à deux autres antiviraux. Il a été comparé à un troisième groupe recevant un traitement optimal avec un placebo.
A la dose la plus élevée, la molécule a permis chez 52 % des patients d’obtenir un taux indétectable de virus dans le sang. Un bon résultat a priori chez des patients qui avaient déjà reçu d’autres traitements mais qui avaient vu remonter leur charge virale dans le sang.
Le virus VIH n’aime pas qu’on lui ferme ainsi un de ses accès et il a tendance à développer une affinité pour l’autre point d’entrée, le récepteur CX4. Cela s’est produit chez 23 % des patients ainsi traités, mais sans affecter apparemment l’efficacité du traitement.
Un essai au long cours et impliquant un plus grand nombre de patients est en cours afin de voir ce qu’on peut vraiment attendre de ce genre de traitements car une molécule du même genre avait entrainé une certaine déception par le passé.
Un autre produit de la même famille, connu seulement sous son nom de « code », le SCH532706n a fait l’objet d’une étude pilote. Il a été donné à une dose de 60 mg deux fois par jour et associé au Ritonavir à la dose de 100 mg
Testé pour mesurer son efficacité pendant 10 jours seulement et sur douze patients, L’effet du produit a continué après cessation de la prise puisque le taux de virus dans le sang était au plus bas au 15ème jour de l’étude. Au 25 èùe jour, même si la charge de virus était remontée, elle était encore inférieure à la valeur de départ.
Ce sont là des résultats très préliminaires et dont on ne peut tirer aucun enseignement pour l’instant.
Mais si cette famille de médicaments tient ses promesses, ces molécules pourraient, selon l’avis des spécialistes, tenir une place très importante chez les patients n’ayant jamais reçu de traitement en bloquant l’entrée des virus dans les cellules, limitant ainsi le risque de réplication.
Dernier enseignement de cette journée, arrêter temporairement les traitements, comme on l’a tenté il y a quelques années, n’est pas une bonne idée.
On espérait avec ces stratégies thérapeutiques d’interruption, STI, limiter les effets secondaires et permettre à l’organisme de reconstituer ses défenses.
Les études montrent qu’il n’en est rien et que ceux qui ont repris leur traitement après ces interruptions paient un prix pour cette pause, avec un taux de mortalité plus élevé que ceux qui n’ont pas cessé le traitement.
Ne pas arrêter le traitement est donc le message qui doit rester, malgré tous les désagréments et effets secondaires rencontrés
Bonjour,
Il est toujours très intéressant de lire les nouveautés médicales. Aujourd’hui et déjà depuis un certain temps, les médecins vous disent après que vous soyez contaminé: "vous ne mourrez pas du sida". En effet, quand on a la chance d’habiter dans un pays riche…Mais voilà, ces découvertes médicales sont "à double tranchant". Car cela évite la mort et c’est INESPéré ! Mais ce qui est choquant c’est qu’on voit bien le business des laboratoires à vouloir faire bouffer du médicament à tout prix en négligeant systématiquement
d’autres choses bénéfiques pour le corps. Que peut on faire en simple malade contre le "business argent" des laboratoires.On pourrait à ce stade simplifier encore plus les médications…et plus.
Alors à vous les labos! Lâchez ce que vous avez dans vos placards!!
merci
Hugo