La mort de trois enfants en bas age dans le service de réanimation de l’hôpital de Chambéry suscite beaucoup d’émotion et d’interrogations.
On sait que le microbe en cause est une entérobactérie, germe qu’on trouve d’habitude dans le tube digestif. Il appartient à une espèce pas fréquemment rencontrée et il faut donc savoir comment il a pu se retrouver dans l’organisme de ces enfants.
C’est un laboratoire dit de ‘biologie d’urgence’ de l’Institut Pasteur de Paris qui a été réquisitionné par les pouvoirs publics, laboratoire qui traite d’habitude les menaces terroristes.
Il faut maintenant savoir comment un germe comme celui là s’est retrouvé dans les poches.
Avec les instruments ultrasophistiqués de la biologie moléculaire on va aller vérifier en quelque sorte l’immatriculation de la bactérie. A partir de divers prélèvements faits tout au long de la chaîne, on va essayer de retrouver ce même microbe.
Il se peut, par exemple, que ce germe se soit trouvé dans l’environnement du laboratoire qui fabrique les poches et qu’une faille ait permis son passage dans le produit fini. Chaque lot est pourtant contrôlé mais cette bactérie semble être difficile à cultiver et pousse lentement.
Elle a pu, ainsi échapper au contrôle.
Les poches contiennent des acides aminés, des sucres, du potassium, du sodium, du chlore, des oligoéléments, comme le zinc ou le molybdène.
Il ne faut pas oublier que ces poches de nutrition parentérale sont administrées à des enfants dont la santé est très fragile, des enfants immunodéprimés, dont la flore intestinale est souvent mal développée et qui peut être déséquilibrée rapidement au profit de bactéries pathogènes.
Les solutés sont administrés au moyen de cathéters qui vont directement dans les veines. L’introduction de microbes est donc dans ce cas source d’infection généralisée, une septicémie.
L’enquête devra tenir compte de très nombreux paramètres et sera surement compliquée.
Mais, d’ores et déjà, les lots incriminés ont été retirés de la circulation, ce qui a évité de nouveaux accidents potentiels.