Le sang et le sperme sont les deux voies de propagation du virus VIH. C’est peut-être dans ces liquides biologiques que se trouvent les moyens de le bloquer. Une idée qui commence à faire son chemin.
L’idée a germé à Ulm, en Allemagne, dans l’équipe de Franck Kirchhoff. Passer au crible les protéines du sang pour voir si ce liquide ne recélerait pas des éléments susceptibles de bloquer le virus VIH. On sait déjà que dans le sang circulent des substances comme les chimiokines, les cytokines, les ribonucléases qui ont toutes montré expérimentalement des capacités de blocage face au virus.
Dr. Franck Kirchhoff
Les chercheurs ont donc utilisé pas moins de vingt mille litres de sang sur lesquels ils ont appliqué un procédé appelé hémofiltration.
Ils ont ainsi recueilli près d’un million de peptides, des petites structures faites de quelques acides aminés. Et en passant en revue tous ces peptides, ils sont tombés sur un fragment d’une protéine connue : l’alpha-1 antitrypsine.
Cette protéine, secrétée par le foie, joue un rôle fondamental pour protéger les poumons de la destruction en cas d’infection.
C’est une portion de cette protéine, faite de vingt acides aminés qui a fasciné les chercheurs. Ils ont baptisé ce fragment VIRIP pour Virus Inhibitory Peptide ou peptide inhibiteur de virus.
VIRIP bloque l’entrée du virus dans les cellules. Mais on peut le « bricoler » pour le rendre encore plus puissant. Et on a obtenu ainsi un composé le VIR576 qui s’est révélé non toxique pour les cellules dans les conditions de laboratoire et surtout capable de bloquer l’entrée d’un grand nombre de virus VIH dans les cellules.
Ce produit agit sur un mécanisme d’accrochage du virus aux cellules qu’il infecte, un mécanisme non couvert par les médicaments actuellement disponibles. En bloquant la fusion du virus avec les cellules de la personne infectée, on espère bloquer la propagation du VIH qui ne peut plus se reproduire.
Des essais cliniques vont bientôt commencer avec cette molécule. Il faut espérer qu’elle reproduise en vraie grandeur les promesses qu’elle montre in vitro.
Et l’intérêt est d’autant plus grand que ce mécanisme de fusion est utilisé par de nombreux virus comme ceux des hépatites, de l’herpès ou des oreillons.
Mais il n’y a jamais très loin du Capitole à la Roche tarpéienne et si notre sang contient un puissant inhibiteur di virus VIH, ce dernier trouve dans un autre fluide biologique un allié de poids. Ce liquide c’est le sperme et cet allié ce sont les phosphatases acides prostatiques ou PAP.
Cette substance secrétée par la prostate à raison de 1 à 2 mg/ml est encore décelable dans les voies génitales féminines deux jours après un rapport sexuel.
Les PAP vont former des filaments qui vont littéralement guider le VIH vers les cellules à infecter. On constate que les cellules de la partie superficielle de l’utérus ou que les cellules du col de l’utérus captent facilement le virus VIH en présence des PAP, alors qu’à l’état normal ces cellules sont réfractaires à l’entrée du virus.
En présence d’un liquide séminal contenant ces PAP, il suffit de une à trois particules virales pour réussir à infecter une cellule.
On comprend donc mieux pourquoi l’infection par le VIH se fait par voie sexuelle, mais on n’a pas encore l’arme pour freiner l’action des PAP. D’où l’importance sans cesse rappelée des rapports protégés par un préservatif.
Petite anecdote pour finir: Franck Kirchhoff a recherché un financement auprès de l’Union européenne pour développer un peptide de synthèse à partir du VIPIR. ON lui a répondu que le projet n’était pas assez innovant. Il a alors avancé l’idée que cette recherche pourrait s’appliquer à d’autres virus. On lui a redit non, car c’était trop risqué. Pas assez innovant, trop risqué ! On sera sans doute étonné d’apprendre un jour qu’une société de biotechnologie ou un laboratoire pharmaceutique américain a décidé de développer ce produit pour mieux nous le revendre
J’en suis désolé.
Peut-être qu’en faisant suivre l’idée …?
Y.Désir
REPONSE :
Je n’ai srictement aucune connaissance ou compétence sur le sujet que vous évoquez !
Vous qui abordez le sujet du vaccin contre le sida, que pensez-vous du peptide suivant, extrait de la Listeria, surnommé le « Listryo » :
Trp-Ola-Arg-Thr
(en D-acides aminés où Ola est l’iminoalanine de radical -CH2-CO-N=NH pouvant être réduit en -CH2-CO-NH-NH2
avec possibilité de cyclisation)
???
Y.Désir